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L'Epiphanie et les Rois-Mages
Galette des rois de l'Epiphanie

L'épiphanie commémore l'Annonce de la naissance du Christ aux rois mages et aux bergers.

Origine chrétienne
Mi-réels, mi-légendaires, ils seraient venus adorer l'enfant Jésus dans sa crèche à Bethléem.
L'évangile de Saint-Luc ne les évoque pas, alors que l'évangile de Saint-Matthieu parle d'eux...
Venu d'Orient, les mages, se présentent à Hérode dans son palais. Ils disent venir voir le Messie dont une étoile annonce la naissance à Bethléem, comme indiqué par le prophète Michée.
Mais obsédé par les complots et redoutant un concurrent en ce Messie, il les invite à revenir le voir après l'avoir trouvé. Les mages soupçonneux s'en garderont bien !
Son piège ayant échoué, Hérode fait donc assassiner tous les garçons de moins de deux ans par ses soldats tandis que Marie et Joseph ont le temps de mettre en lieu sûr l'enfant Jésus.
Les Mages symbolisent une image forte : le pouvoir et la richesse, représentés par ces 3 rois, qui viennent avec leur suite se prosterner et offrir ce qu'ils possédent de plus précieux à un nouveau-né !

  • Balthazar vêtu de rouge, tient une urne remplie d'or...
  • Gaspard vêtu de bleu, porte un ciboire plein d'encens...
  • Melchior est vêtu de vert, tient un coffret de myrrhe.
  • Certains parlent d'un quatrième roi "Bartaban" qui aurait distribué à des pauvres tous les bijoux qu'il destinait à l'enfant Jésus, et n'aurait donc pas osé se présenter devant lui...

    Par opposition, les bergers sont le symbole des petites gens et des humbles.

    L'adoration des Rpois-Mages

    L'étoile du berger
    Pour trouver leur chemin jusqu'à la crèche, les mages sont sensés avoir suivi une étoile plus brillante que toutes les autres.
    L'astronomie comme l'histoire tendent à confirmer que l'étoile de Bethléem est bien réelle mais non un signe miraculeux.
    Ce n'est pourtant pas en l'an 0 (comme le veut la tradition) que les faits se seraient passés puisque Hérode est mort en l'an 4 avant notre ère. Par ailleurs, les recherches historiques indiquent par ailleurs que l'époque du massacre des jeunes enfants aurait eu lieu vers l'an 7 avant notre ère.
    Depuis des siècles les astronomes tentent d'établir la réalité sur l'Etoile du Berger :
    - première hypothèse : une comète...
    Aucune comète répertoriée à ce jour n'a pu être visible à cette date, même si l'on pourait admettre que la dite comète aurait disparue depuis.

    - deuxième hypothèse : une supernova...
    Ces explosions d'étoiles en fin de vie très brillantes dans le firmament, ne semblent pas contemporaines de l'époque évoquée, puisque les plus proches datent de 134 avant JC. ou 123 après JC.

    - troisième hypothèse : la théorie de Kepler (en 1606)...
    Selon lui ce serait la triple conjonction de Jupiter et de Saturne dans le signe des Poissons qui expliquerait le phénomène évoqué. Ces deux planètes se sont trouvées par 3 fois alignées par rapport à la terre dans la constellation du Poisson.
    Or depuis 4000 ans cela n'a eu lieu qu'en 8690 et en l'an 7 avant JC, soit plus précisemment vers le 12 avril, le 3 octobre et le 4 décembre.
    Selon les textes sacrés de la Bible : les astrologues juifs de Babylone auraient donc observé la première conjonction vers le 12 avril de l'an 7, puis à nouveau vers le 3 octobre, y percevant un signe de l'arrivée du Messie et se mettant en route pour finalement rejpoindre Jérusalem vers la fin du mois de novembre.
    La troisième conjonction gros point lumineux dans la nuit tombante du 4 décembre en direction de Bethléem, à huit kilomètres au sud de Jérusalem, les guide donc vers l'enfant Jésus.
    La localisation de l'étable dans une si petite localité n'est qu'une question d'heures.

    La fève de l'Epiphanie
    Histoire
    Dans la galette des rois on a coutume de cacher une fève dont l'invention sous cette forme remonte au XIIIe siècle.
    Son origine est pourtant bien plus ancienne, puisque dès la Préhistoire on la consommait déjà ou on l'utilisait comme engrais.
    Elle joue ensuite un rôle important chez les anciens égyptiens dans les rites antiques à cause de sa forme qui symbolisent le fœtus ; ces derniers enterraient les morts dans des champs de fèves pour faciliter leur réincarnation.
    Mais la fève a aussi fait fonction de jeton de vote, chez les Grecs qui se servaient de fèves noires et blanches pour décider de l'acquittement ou de la condamnation.
    Chez les Romains, on fêtait les Saturnales (pendant 7 jours) et chacun avait le droit de faire ce qu'il voulait. A cette occasion, on faisait porter des gâteaux à ses amis.
    Ce symbole de vie persiste au Moyen âge et la fève y est utilisée dans les mariages.
    Une autre légende raconte que la fève serait née le jour ou Peau d'Ane aurait oublié sa bague dans un gâteau destiné au prince.
    De nombreuses célébrations païennes se sont ensuite construite autour de la fève et il était courant que dans les garnisons, on choisisse un roi parmi les condamnés à mort ; il était déguisé et prenait part à des débauches collectives avant d'être décapité...

    L'église décide une fois encore de récupérer la symbolique de la fève et crée la fête de l'Epiphanie.
    La coutume de la galette des rois ne se répand cependant qu'à partir du XVe siècle.
    Sous l'Ancien Régime, cette tradition devient "le gâteau des rois" car on l'offrait à son seigneur en même temps que sa redevance.
    La fête des rois faillit être interdite sous la Convention car à l'époque, elle portait le nom de la "fête des Sans-Culotte" ; le gâteau fut rebaptisé " gâteau de l'égalité".
    En 1793, le maire de Paris tenta en vain d'interdire aux pâtissiers la fabrication de ce gâteau.
    C'est en 1801, que la date de l'Epiphanie (apparition) est fixée au 6 janvier.
    La première fève en porcelaine est fabriquée en 1874 en Allemagne sous la forme d'un baigneur.
    C'est seulement à partir de 1892 que les thèmes se diversifient nettement en illustrant les personnages représentatifs de l'époque ou religieux (crèche, enfant Jésus, santons, anges, animaux de basse-cour, colombe de la paix...
    Dans les années 1960 apparaissent les premières fèves en matière plastique.
    A partir des années 1980, les fèves métalliques, principalement dorées (dont certaines à l'or fin) sont utilisées.
    Certains boulangers renommés (Poilâne, Le Nôtre...) se mettent à fabriquer leurs propres fèves personnalisées.
    à la fin des années 1980, les fèves en porcelaine reviennent en force et les motifs sont de plus en plus variés, s'inspirant de tous les personnages de la BD et du dessin animé.

    Fèves en porcelaine d'inspiration régionale

    tradition
    Aujourd'hui, la tradition veut que pour le "Jour des rois", on partage la galette. Selon la région, il s'agit soit d'un gâteau feuilleté soit d'un gâteau brioché :

  • une brioche nature, toute simple, en forme de grosse roue avec dessus des pépites de sucre.
  • en Provence, une brioche ronde fourrée aux fruits confits.
  • quelquefois une galette dite "sèche", simple pâte feuilletée sucrée.
  • la plus consommée : une galette feuilletée fourrée de frangipane (crème d'amande inventée par Frangipani de Florence).

  • La coutume veut que le plus jeune de la famille se glisse sous la table pour effectuer l'attribution des parts.
    Celui qui découvre la fève dans sa part est déclaré roi et reçoit une couronne symbolique.
    Puis, il doit choisir sa reine (ou le contraire).
    Pendant toute la journée, chacun s'appliquera à combler ses moindre désirs !
    La fève trouvée dans la galette des rois est considérée comme objet porte-bonheur.
    Les plus gourmands disent que le roi, à son tour, doit offrir aux autres une nouvelle galette et sa fève, prolongeant ainsi la gourmandise et la fête un peu plus !

    Les fabophiles
    Aujourd'hui, la fève est devenue un objet de collection très recherché.
    Ses collectionneurs sont appelés les "fabophiles" et peuvent quelquefois en réunir plus de 100.000 différentes !
    Les fèves se négocient dans la plupart des cas sur une base de 1 € pièce pour les modèles de base, mais ce prix varie entre 2 et 80 € suivant le boulanger et la rareté de la fève ; les plus anciennes valent autour de 5 à 10 € pièce pour les blanches, et de 50 € pour les polychromes.
    Mais les modèles les plus rares s'échangent entre amateurs entre 500 et 2000 € !
    Il existe même un "Musée des Traditions" à Blain (Gironde) qui fait revivre une importante collection de crèches des provinces françaises et du monde et une collection de milliers de fèves des rois...
    Il retrace l'histoire de la fève depuis sa création jusqu'à nos jours.
    Enfin, des bourses ou salons spécialisés se sont créés pour favoriser les échanges, comme le salon de la porte de Versailles à Paris, ou le salon des Abbesses (Paris, XVIIIe, deux fois par an).

    La part du pauvre
    Dans les familles croyantes, on laisse de côté la "part du pauvre" ou celle du Bon Dieu, réservée au visiteur imprévu.
    D'autres vont la porter directement à quelqu'un de nécessiteux.

    L'épiphanie dans la Nièvre
    C'était un jour de fête que les échevins de Nevers célébraient en buvant l'hypocras qui leur était offert à cette occasion.
    Dans le Morvan, Jean Drouillet raconte : "qu'on y levait le coude pour mouiller le gosier et faire couler le gâteau traditionnel..." "... et ce jour-là, nul ne se serait avisé de travailler ou même de filer quenouille !"
    Les ménagères, même les plus pauvres, préparaient le gâteau des rois (une sorte de brioche à la pâte très serrée) ou des grapiaux (vers Château-Chinon) et des tourtes de blé noir ou en pommes de terre râpées (à Frétoy)... des couronnes de brioches ailleurs.
    Dans chaque "galette" était mis en guise de fève une noisette ou un haricot.
    L'après-midi, on "tirait les rois" en famille, quelquefois avec les voisins selon un rituel rapporté par Gautron du Coudray : Après avoir découpé la galette, la maîtresse de maison envoyait sous la table le plus jeune enfant et lui demandait en désignant la première part (celle du pauvre) "Phobe domine" ; il lui était répondu : "pour Dieu" ; il attribuait ensuite la part de chacun, en se gardant la dernière. Cet enfant auquel les souverains devaient leur couronne devenait automatiquement leur page.
    La fève désignait le roi ou la reine et l'assistance s'exclamait "Le roi (ou la reine) boit" avant que de choisir son partenaire.
    Celui ou celle qui n'avait pas salué les souverains d'un jour, se voyaient dans l'obligation de payer à boire et plus particulièrement dans le Morvan, ils étaient barbouillés de suie !
    Le roi offrait du vin à ses sujets et faisait une ronde avec sa reine.
    Pour Achille Millien, les jeunes-filles se réunissaient à cette occasion et s'en allaient quêter, de porte en porte en chantant :
    "Ils l'ont fait boire de la suie et du vinaigre,
    Tu m'as fait comme le traître Judas,
    Tu m'paieras ça Judas,
    Tu m'paieras ça Judas..
    ."
    Le docteur Subert rapporte que dans la région de Clamecy, cette quête accompagnée de chants étaient faite par les enfants.
    A Vauclaix, Remilly et Fretoy entre autres, dans la soirée on avait coutume que les jeunes "râpent la pierre du feu", c'est à dire : y placent des feuilles de buis, que la chaleur faisait tourner ; ils y voyaient là un signe de réussite dans leurs projets et les filles l'assurance de trouver un bon mari.

    L'épiphanie en Amognes
    Selon Achille Millien, on préparait des gauffres à cette occasion.
    La reine devait inviter son roi et ses sujets à un goûter qui avait lieu le dimanche suivant.
    Nul ne se couchait le soir des rois, sans regarder le ciel, qui s'il était bien étoilé, annonçait "beaucoup d'oeufs au poulailler" (une année faste).

    Proverbes de l'Epiphanie
    Pour les Rois, Le jour croît
    Fou qui ne s'en aperçoit !

    Il faut boire du vin rouge le jour des Rois
    Pour se faire du bon sang pour toute l'année.

    Un temps clair pour le jour des Rois
    Nous annonce un regain de froid.

    Les jours croissent aux Rois du pas d'une oie.

    Beaux jours pour les Rois, blé sur les toits.


    Recette de la galette à la frangipane
    (pour 8 personnes)
    Préparation : environ 1 heure

    ingrédients :
    - 500 g de pâte feuilletée,
    - 250 g de crème frangipane,
    - 1 jaune d'oeuf,
    - 1 fève.

    1 - Etaler la moitié de la pâte feuilletée
    2 - Etaler au centre une couche de crème frangipane de 1 à 2 cm d'épaisseur en forme de cercle.
    3 - Dorer au jaune d'oeuf tout autour.
    4 - Déposer la fève dans la crème frangipane.
    5 - Après avoir étalé le reste de pâte feuilletée, le poser sur la préparation en appuyant sur le pourtour de la crème frangipane pour bien faire adhérer les deux parties de pâte.
    6 - Découper la galette en forme de cercle puis écraser la bordure avec un couteau pour bien la souder
    7 - Dorer tout le dessus au jaune d'oeuf et le décorer avec le dos d'un couteau en traçant des courbes ou des rainures.
    8 - Enfourner à four chaud entre 180 et 200° C.
    9 - La galette commence à gonfler et sa surface à dorer ; elle est prête lorsque le dessous de la pâte est cuit. Pour vérifier la cuisson, soulever le bord de la galette avec une palette large.
    10 - Servir tiède avec un bon cidre.


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