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Histoire et tourisme à Bona
Page rédigée par : Paul de Haut, Bernard Duquesne, Didier de Lichy et Gérard Pillet.
Ce patrimoine commun étant le vôtre, toute précision complémentaire sur votre commune sera accueillie avec intérêt

Anlezy, Balleray, Beaumont Sardolles, Billy Chevannes, Cizely, La Fermeté, Fertrève, Frasnay Reugny, Limon, Montigny aux Amognes, Ourouër, Saint Benin d'Azy, Saint Firmin, Saint Jean aux Amognes, Saint Sulpice, Trois Vèvres, Ville Langy.

Bona

Altitude : 265 m
Superficie : 2324 ha.
Population: 329 habitants (en 2007) appelés les Bonassiers
Arrosé par : l'Ixeure
Chemin de fer à Bona distant de 8 km de St-Benin d'Azy et 10 km de Saint-Saulge.
Fêtes locales : Dimanche après le 10 mai et dimanche après le 20 juillet.


Hameaux et lieux-dits :

Huez, Lichy, Aglan, Charry, Percy, Le Buisson, Marancy, La Bretonnière, Poincy, Les Quarts, La Bourdillerie.

Origine :

En 1059, Bona portait le nom de Belnadum, sans doute avec une origine gauloise en rapport avec leur dieu Bélénos.
D'autres sources avancent que son nom viendrait d'un mot celtique qui signifierait : "fondation".
Au début de la guerre de Cent Ans, les seigneuries de Lichy, Bona et Huez sont sous la domination du comté de Nevers (devenu ensuite duché en 1538).
En 1049, une donation à Notre-Dame de la Charité concerne une terre franche, située "Apud Boniacum". En 1062, l'église "Nomine Boeniacum" dédiée à Saint-Pierre est offerte à l'abbaye de Cluny.
En 1196, le comte de Nevers abandonne au prieur de Saint-Etienne, dépendant de Cluny, la justice de la "Villa de Boenai".
Ce sont ensuite les moines de Saint-Etienne de Nevers qui reçoivent après 1088 la seigneurie de Bona. Un siècle plus tard, ils en rétrocèdent la moitié au comte de Nevers, pour échapper au "droit de gîte et de procuration" très onéreux que celui-ci s'était réservé. Sous la gestion de ses deux seigneurs, il semble que la vie des habitants de Bona ait été relativement tranquille, et dès le XIIIe siècle on y trouve de nombreux hommes libres. Les redevances annuelles y étaient de 5 à 6 deniers, partagés pour moitié entre les deux seigneurs.
Une trace de la domination des moines persiste dans le nom du lieu dit "la cour Perio" ou "Cour Prieur ". Le moulin existait déjà au Moyen-Age.
En 1320, le chevalier Michel de Bona, concède aux Bénédictins de Saint-Etienne de Nevers un droit de cens (redevance annuelle, foncière et perpétuelle qui est due par celui qui possède la propriété utile d'un fonds, appelé censive, à celui qui en possède la propriété éminente, appelée seigneurie) et de minage (droit seigneurial levé sur le mesurage des mines de grains, porte également les noms de bichelage, étalage) qu'il possède sur le moulin.
Le nom de la commune changera à plusieurs reprises : "Boona" en 1196, puis : "Boonay" en 1226, "Bonay" en 1393, avant de devenir "Bona" en 1645.
De 1490 à 1676 les nouveaux seigneurs de Bona appartiennent aux familles "de Girard" et "du Verne".

En 1710, en pleine période de misère, des incendies criminels et des vols sont commis par une bande de brigands qui ont choisi Bona comme quartier général donnant à la commune le peu glorieux surnom de "spelunca ladronum" (caverne de voleurs).

Vers 1745, des bandes de loups attaquent les bergeries, et quelquefois les maisons et leurs habitants...
La servante du meunier est mordue aux bras, et les loups mangent les "mouches à miel".

Vers 1780, le curé explique l'organisation et l'administration de la paroisse à cette époque assurée avec l'aide du Conseil de Fabrique, composé de fabriciens élus. C'est à eux que le curé confie l'argent, après épuration des comptes.
Une des ressources était la vente de fil de chanvre paroissial, adjugé au plus offrant et dernier enchérisseur, en vente publique devant l'église, après l'avoir crié trois dimanches.
Autre ressource : "une directe" de 5 sols due chaque année à la fabrique et assise sur une pièce de terre de la paroisse de Vuée.

Bona comptait 346 habitants en 1790, 1005 habitants en 1860 et seulement 291 en 1982.

Les municipalités du XIXe siècle, ont accompli un travail considérable d'organisation et de constructions publiques : chemins vicinaux, écoles, puits et lavoirs, champ de foire, reconstruction de l'église, ponts sur l'Ixeure... Et il fallait gérer l'incompréhension et l'indiscipline de certains administrés qui n'hésitaient pas à "anticiper" sur la voie publique.
En effet, ces travaux, et en premier la création des chemins, représentaient une véritable révolution dans les habitudes de la population habituée à vivre avec ses propres repères.

La Nièvre, propriété des Ducs jusqu'en 1789 et donc en dehors de l'administration royale, était spécialement pauvre en routes. Mazarin et Colbert s'en étonnaient au XVIIe siècle et les cahiers de doléances de 1789 sont unanimes à réclamer des chemins. La loi, votée à ce sujet en 1791, ne peut être appliquée avant 1829 ! dans la Nièvre, et c'est à l'ingénieur Mossé que l'on doit l'essor des chemins vicinaux nivernais.

La commune actuelle est formée de la réunion en 1793 des 3 paroisses de Bona, Huez et Lichy.

En 1858, naissait à Bona celui qui deviendra plus tard vicaire général de Nevers : Monseigneur Billebault.

Bona appartient aujourd'hui administrativement au canton de Saint-Saulge, l'activité principale étant l'agriculture et l'élevage.



Etat des activités de la population en 1903 :
950 habitants
Maire
Pierre Robin.
Adjoint
François Roussillon
Conseillers

Jean Chaumereuil, Philippe Maltat, Pierre Trasse, Jean-François Bourdiaux, François Fort, Jean Trameçon, Etienne Daudier, Paul Beaume, Jacques Mignon.
Secrétaire de Mairie

Jean-Baptiste Mouloise, (agent d'assurance du village pour les sociétés Soleil, Rurale et Viticole).
Garde Champêtre & Afficheur
Pierre Machecourt.
Institutrices
Mlles Chaput.
Curé
Charles Moulinot.


Mariages
Période 1668 - 1851 255 mariages célébrés

Naissances
Période 1653 - 1902 2329

Etat des activités de la population en 1956 :
Professions

Receveur - buraliste : Lanseaume
Poids publics : R. Monin
Aubergistes : Lanseaume, Perraudin
Bestiaux : H. Chauffournier
Boucher : Perraudin
Boulanger : Dorat
Bourreliers : Raclin, Larivé
Charron : Perreau
Couvreur : Landier
Epiciers-merciers : Lanseaume, Charbonnel
Maçonnerie : Grizard, Thépenier
Charpentier : Etienne Bourdiaux.
Couvreur : Auguste Puisoye.
Entrepreneur : François Roussillon
Machines agricoles : G. Lyon, R. Monin
Marchand forain : R. Charbonnel
Maréchaux-ferrants : Lyon, R. Monin
Tissus : Charbonnel.

Principaux propriétaires
HUEZ -- Grandjean, de Charry, G. de Morthemer, de Lichy, Comte de St-Phalle
LICHY -- Duboulet, de la Boissière, Berthier
LA BRETONNIERE -- Dorlet, Labeauvie, Roucemont
BOURG -- Billebault
AGLAN -- Trameçon, Gauthier

Non résidants
De Faverges

Principaux agriculteurs
Perrot, Lavedan, Guérin, Souverain, L. Leblanc, M. Parthiot, Beaume.


Personnalités
Louis Dorlet, dit Samuel Vergine, écrivain anarchiste, y tient une librairie après la Seconde Guerre Mondiale.

Louis Dorlet
Né le 2 janvier 1905 à Cizely, Louis Dorlet est un militant anarchiste et pacifiste.
D'origine paysanne, il accède cependant à des études supérieures à la Sorbonne (Paris). C'est dans les années 1920 qu'il devient anarchiste, après avoir été condamné pour « désertion à l'étranger, dans un pays en état de siège, avec abandon d'uniforme » lors de son service militaire en Allemagne en 1925.
De 1927 à 1932, il collabore au "Réfractaire" (organe de la Ligue des réfractaires à toutes les guerres).
Sa maîtrise de plusieurs langues lui permet d'être employé à la banque Saint-Phalle à Paris.
Membre de l'Union Anarchiste, il organise un "comité de soutien aux chômeurs" en 1932 à Drancy et publie une feuille "le Chômeur" qui ne dure que quatre numéros.
Très actif, à la même époque Dorlet organise une coopérative de consommation.
En 1933, il devient secrétaire de rédaction du "Libertaire" et collabore à diverses publications de mêmes tendances.
D'octobre 1934 à décembre 1935, il écrit dans la "Conquête du pain" et devient co-fondateur de la "Revue populaire" fin 1936 ; elle ne publiera que trois numéros.
Mobilisé en 1939, il est affecté dans un hôpital vétérinaire d'Alsace, puis fait prisonnier et envoyé dans un stalag puis en kommando près de Berlin.
A la libération, il rentre en France en juillet 1945 et s'installe à Bona, comme libraire tout en reprenant sa collaboration au "Libertaire".
Dorlet écrit dans les "Nouvelles pacifistes" de Louis Louvet, et dès octobre 1948, apporte son soutien à Louis Lecoin lors de la publication de "Défense de l'homme" dont Vergine (premières apparitions de ce pseudonyme) devait devenir le directeur en 1955, signant ses nombreuses contributions de divers autres pseudonymes : Serge, Louis Dorival ou Louis Dey.
Il finit par lâcher sa librairie et s'installe près de Cannes avec sa deuxième compagne, une institutrice ; il y a acheté un terrain à Golfe-Juan où il bâtit lui-même une maison qui devient un lieu de passage pour les compagnons anarchistes.
En 1975, de graves ennuis de vue le contraignent à abandonner la publication de sa revue (dernier numéro : Défense de l'homme n°314, de mai-juin 1976) ; cela ne l'empêche pas de continuer à collaborer avec la presse libertaire jusqu'à sa mort à Dax dans les Landes le 18 mai 1989.

Ses écrits :
- Le Sabre et la soutane,
- La Brochure mensuelle, juillet-août 1936.
- L’Antidote (les bases scientifiques de l'individualisme), suppl. "Défense de l'homme", mai 1969.
- L’Esprit troupeau et ses conséquences, suppl. "Défense de l'homme" - 1971.
- Parlementarisme, violence individuelle et violence étatiste, suppl. "Défense de l'homme" - mai 1973.
- Au fil de mes souvenirs (propos libertaires), Marseille, éditions "Culture et Liberté" - 1986


Démographie
(source INSEE)

1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
339 369 302 291 336 325 330 329 301

Accés aux cartes postales anciennes de Bona

Accés aux images actuelles de Bona

A voir :

Saint-Pierre à Bona

 L'église Saint-Pierre (XIIe siècle)


En 1784, on pose la première pierre du presbytère de Bona.
La cure de Bona dépendait du diocèse de Nevers et de l'archiprêtré de Lurcy le Bourg.
A la révolution, les 3 paroisses de Lichy, Huez et Bona sont réunies au profit de cette dernière ; Ensuite les églises des autres paroisses sont vendues...
L'église actuelle, terminée en 1871, a remplacé une église romane dont le portail date du XIIéme siècle, remaniée au XVIe siècle, selon de Soultrait et agrandie au XIXe siècle, par l'adjonction d'un bas-côté et presque entièrement reconstruite ensuite.
Le choeur est à chevet plat, tandis que la voûte primitive du XVIéme établie sur des membrures prismatiques a été remplacée par une voûte en berceau brisé, une coupole au transept, la nef et les bas côtés étant plus moderne.
Quelques modillons romans sont encore visibles dans le choeur.
Le clocher carré percé est érigé au dessus de la coupole et se terminait par une flèche octogone de bois.
Une statue de Sainte Barbe en pierre du Xéme siècle était conservée dans cette église.

Devant l'église subsiste une "Pierre des Morts" de type "trilithe", vestige de l'ancien cimetière qui l'entourait, comme bien souvent.
En 1793, le cimetière actuel le remplace et accueille les dépouilles des paroisses de Lichy et Huez.
En 1843, le Comte de St-Phalle est autorisé de construire à ses frais un petit cimetière pour inhumer les membres de sa famille.

Planté à gauche du portail au début du XVIIéme siècle, le tilleuil monumental "Sully" a été classé monument historique depuis le 18 octobre 1938.
Il s'élève à plus de 25 mètres, avec un tour de tronc de 5,18 m.


Bona et son château de Lichy

 Le Château de Lichy (XVIe siècle)

Lichy s'est développé sur une exploitation agricole gallo-romaine (villa luciaco, puis lichiacum) située aux sources de l'Ixeure (« la Licheure », jusqu'au siècle dernier). Situé sur l'ancienne voie menant à Nevers, la construction au XIXème siècle de la route actuelle passant par Bona a mis Lichy à l'écart du trafic, mais lui a permis de conserver le charme de sa petite vallée.
La maison-forte seigneuriale des Lichy a dû être reconstruite plusieurs fois, et, en dernier lieu, après les Guerres de Religion à la fin du XVIéme siècle, après que le roi Henry IV l'ait fait restituer à ses propriétaires : la famille de Lichy, par lettres patentes.
Les fossés d'enceinte ayant été comblés au XIXème, une grosse tour du XVème siècle transformée en colombier (I.S.M.H.) demeure comme seul vestige de l'ancien château. Nationalisé et vendu à la Révolution, il est racheté par la famille, qui le conserve jusqu'au décès, en 1980, du presque centenaire baron Guillaume Taveau de Morthemer, dernier représentant de la branche aînée par sa mère Octavie de Lichy. Son neveu par alliance, M. Antoine De Briey, qui se l'était fait donner peu avant son décès, le vend alors au comte Jean de Luppé, qui le cède en 1997 à M. André Vincent.

La famille de Lichy
Toujours présente à Lichy, c'est l'une des plus anciennes du Nivernais ; elle apparaît dans des documents dès le début du XIVème siècle et sa filiation est continue depuis le début du XVème siècle.
Jacques Gabriel de Lichy fait partie de l'assemblée de la noblesse du Nivernais en 1789, et son fils Joachim de Lichy deviendra l'un des premiers maires de Bona.


Bona et son château de Huez

 Le Château de Huez (XIVe siècle)


Il s'agit plus exactement d'une maison-forte, dont la première construction à proximité de l'église de Vuée remonte sans doute aux alentours de 1316.
Elle appartient à cette époque à Hugoniet, Seigneur de Vuée et de Charry.
En 1678, Samuel de Charry donne Vuée en dot à sa fille Marie qui épouse Hubert de Chabannes de Vergers.
En 1784, à la mort de Marie-Madeleine Salonnier, veuve de Paul de Chabannes, Huez reste propriété indivis entre ses enfants.
Vers 1820, Louis-Jacques-Henri de Chabannes de Verges le vend à M. de Vanoix.
En 1828, Edouard Charles de Saint-Phalle rachète la propriété.
Il décide de détruire la construction existant en 1830 et de la reconstruire.
A sa mort, c'est Pierre son petit-fils qui hérite d'Huez ; ce dernier deviendra d'ailleurs maire de Bona.
Après son décès en 1937, puis celui de sa femme en 1942, et une indivision qui dure une quinzaine d'années, un partage entre ses enfants aboutit à ce que Bernard soit le nouveau propriétaire d'Huez.
En 1957, ce sont deux de ses filles (Mme de Féligonde et Mme Wallaert) qui deviennent copropriétaires du château, jusqu'à ce que Mme Wallaert donne sa part d'indivision à son fils aîné, le colonel Claude Wallaert.

Edouard-Charles de Saint-Phalle
Il appartient à une famille originaire de Champagne fixée à Cudot (dans l'Yonne) depuis le XIIIème siècle et dans le Nivernais depuis le XVIIème siècle, au château de Montgoublin (voir commune de St-Benin d'Azy, hameau de Montgoublin).
C'est à l'occasion de son mariage avec Pauline-Louise-Henriette de Chabannes (née à Huez en 1808) qu'il rachète la maison-forte d'Huez et la fait reconstruire à l'occasion de sa retraite de l'armée, aprés la Révolution de Juillet...
Edouard de Saint-Phalle décède en 1874, et comme ses fils sont morts avant lui, c'est son petit-fils Pierre de Saint-Phalle qui reprend la propriété d'Huez.

A faire :


- Suivre une des randonnées balisées (un guide de 25 parcours au Pays des Amognes est disponible chez Randonièvre : 03 86 36 92 98)
- Visiter l'église.
- Pêcher dans l'Ixeure.


Présentation des associations de Bona


Biliographie :

- Annales du Pays Nivernais N° 103 "Bona, une commune des Amognes" de Gérard Pillet édité par La Camosine (2001).
- Almanach Général de la Nièvre 1903 - Edition Mazeron Frères.
- Annuaires de la Nièvre édités par le Journal du Centre.
- Nobiliaire du Nivernois d'Adolphe de Villenaut (Nevers, 1900).


Village de Bona en Nivernais

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