La Résistance externe et interne et les maquisards
La Résistance extérieure naît le 18 juin 1940 avec l'appel du général Charles de Gaulle, répondant au discours du maréchal Pétain de la veille en refusant l'armistice signé et en encourageant la résistance militaire.
De Gaulle est bien seul au début, même si le 28 juin 1940, le gouvernement britannique le reconnaît officiellement comme "chef de tous les Français libres".
Les ralliements à de Gaulle sont d'abord limités : la plupart des militaires français réfugiés en Grande-Bretagne préfèrent l'Etat français né de la défaite, à une France combattante siégeant à Londres.
Quelques officiers (comme Leclerc) et des administrateurs (comme Eboué) conduisent l'Afrique occidentale dans le camp de la France libre dès août 1940 atténuant l'échec du débarquement à Dakar en septembre de la même année.
En 1941, la Nouvelle Calédonie, Tahiti, les possessions en Inde se rallient à leur tour, permettant à de Gaulle d'asseoir sa légitimité auprès des Alliés britanniques, puis américains et soviétiques.
En décembre 1941, la France libre a une représentation diplomatique à Londres et à Moscou.
La résistance interne
Les résistants sont représentés par deux groupes : les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) très attachées à un patriotisme non radical, qui reconnaissent pour chef le Général de Gaulle...
... et les FTPF (Francs Tireurs Partisans Français) de sensibilité de gauche, engagés sous l'autorité du Général Giraud, ce qui explique certains désaccords.
Dans la Nièvre, les FFI sont dirigés par le colonel Roche, et les FTPF par monsieur de Champeaux et Roland Champenier.
L'armée française issue de l'armistice hésite un moment entre l'obéissance au général Giraud, soutenu par les Américains et peu enclin à dénoncer le régime de Vichy, et le ralliement au général de Gaulle. Finalement, avec le soutien déterminant de la Résistance intérieure, c'est la seconde option qui l'emporte, permettant à de Gaulle d'écarter Giraud et de rester le seul interlocuteur des Alliés.
Les Forces Françaises Libres ou Forces Françaises de l'Intérieur
En 1941, les Forces Françaises Libres sont modestes. Elles regroupent les troupes de Leclerc au Tchad (qui se sont illustrées à Koufra), quelques marins et aviateurs en Grande-Bretagne et au Moyen Orient, après les opérations de Syrie. En juin 1942, la brigade de Koenig se distingue à Bir Hakeim. Ces forces s'étoffent après le débarquement en Afrique du Nord en novembre 1942. Dès 1943, les Forces françaises libres, équipées par les Américains, se battent avec les Alliés. Un effort de mobilisation permet de constituer une armée de 500.000 hommes, en grande partie constituée d'Algériens et de Marocains, sous le commandement de chefs ayant rompu avec Vichy (comme de Lattre de Tassigny ou le général Juin). Cette armée ss'engage à partir de 1943 en Italie, puis en France en 1944 : la Division Leclerc débarque en Normandie et l'armée dirigée par de Lattre de Tassigny débarque en Provence, la première participant à la libération de Paris, la seconde remontant au travers du sud-est du pays, délivrant Marseille puis Lyon avec l'appui de la Résistance intérieure qui a déclenché l'insurrection nationale. Au fur et à mesure de la libération du territoire français, les Forces Françaises de l'Intérieur vont grossir les rangs de l'armée régulière pour accroître le contingent français au sein des armées alliées. |
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Engagement d'honneur du "Franc-Tireur Partisan Français"
Je soussigné, déclare m'engager dans les rangs des F.T.P.F. pour servir avec honneur en tous lieux et jusqu'à la Libération totale du territoire français. Je jure de combattre avec fidélité et discipline dans les unités F.T.P.F. qui sont, sur le sol de la patrie, l"avant-garde de l'armée de la France combattante. J'ai conscience des devoirs que j'assume en appartenant aux forces de la Libération nationale et de combattre aux côtés des soldats de l'armée du général de Gaulle ilustrés à Bir Hakeim et de l'armée du Général Giraud. En souscrivant formellement aux prescriptions du code d'honneur des F.T.P.F. je m'engage : 1- A servir la France, me consacrant de toutes mes forces à l'action contre les envahisseurs et les traîtres à leur solde afin que la France, libre de tout occupant, retrouve son indépendance et sa souveraineté au milieu des nations libres. 2- A exécuter avec discipline et conscience tous les ordres qui me seront donnés par mes chefs, la discipline librement consentie, fermement appliquée, étant indispensable à l'accomplissement de notre action et à la sécurité de nos forces. 3- A garder le secret le plus absolu envers quiconque sur tout ce qui concerne les unités F.T.P.F. et tout ce qui s'y rapporte, leur organisation, leur action, leurs chefs, ainsi que toutes les organisations quelles qu"elles soient. 4- A résister, au cas où je serais fait prisonnier par l'ennemi ou par la police dite française, à toutes les menaces comme aux pires tortures, à ne jamais donner aucune déclaration ou indication quelle qu'elle soit, sur n'importe quelle organisation de F.T.P.F ou autres, ou sur aucune personne connue et inconnue, ou sur telle ou telle opération passée ou à venir. 5- A venger tous les crimes commis par l'ennemi ou ses policiers contre les patriotes. 6- A rechercher tous les traîtres coupables de délation à l'égard d'un patriote ou d'une organisation, et qui se sont par cela même condamnés au châtiment de la peine de mort qui doit leur être appliquée dans le plus bref délai et sans recours possible. Tout individu s'opposant à l'application du châtiment à l'égard d'un délateur doit être considéré comme solidaire de sa trahison et puni en conséquence. 7- A observer scrupuleusement toutes les règles de l'action illégale et clandestine auxquelles sont soumis tous ceux qui combattent contre l'envahisseur dans les conditions de l'occupation du territoire (ces principales obligations et règles sont énumérées sans la note de service 210A sur la sécurité, dont je déclare avoir pris connaissance). 8- A accomplir toutes les missions qui me seront confiées avec célérité, esprit d'initiative et d'abnégation, à reconnaître pour chef, au cas où mon unité se trouverait privée de son commandement au cours de l'action, soit son suppléant, soit le meilleur et le plus expérimenté des combattants afin de mener l'action jusqu'au bout. 9- A prêter au maximum aide à tout patriote en danger ou blessé et à faire le maximum d'efforts pour l'aider à conserver ou à recouvrer la liberté. 10- A participer activement au recrutement de nouveaux combattants pour renforcer les unités F.T.P.F, à accroître mon instruction militaire, à aider à l'instruction de mes camarades, afin d'accroître la qualification de mon unité par l'étude de l'art militaire, du maniement des armes, et surtout par un effort constant pour accroître sa force offensive, ses moyens de combat et élever toujours plus haut le niveau de son action. 11- A conserver toujours une conduite exemplaire afin que l'honneur des F.T.P.F ne puisse être entâché par un acte indigne d'un soldat de la Libération nationale et à faire respecter autour de moi la discipline, à faire régner la discrétion, tout bavardage étant considéré comme un manquement grave à la sécurité et à la discipline. 12- A observer à l'égard de tout patriote appelé à m'aider ou à m'héberger une conduite exemplaire, à veiller à la ville ou à la campagne à l'observation vigilante de toutes les mesures propres à assurer leur sécurité, à savoir passer inaperçu, à restreindre au maximum mes entrées et sorties, à témoigner par ma conduite et ma tenue de la gratitude à l'égard des patriotes qui m'aident à accomplir ma mission, à renforcer par mon exemple leur foi dans la cause de la Libération de la Patrie. |
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