La mythologie des arbres
De tous temps les arbres ont été source de respect et de vénération. Les Romains et les Grecs leur vouaient un culte en leur attribuant une incarnation divine.
Aubépine |
dédiée à Maïa, mère d'Hermès, fêtée en Mai (de "Maïa"). |
Aulne |
arbre des Morts (dieu Cronos). |
Bouleau |
les verges de bouleau ont été utilisées pour la flagellation et la "purification" des condamnés ; elles entouraient la hache symbolique des licteurs * romains.
(*) Dans la Rome Antique, les licteurs constituent l'escorte des magistrats qui possèdent l'imperium, c'est-à-dire le pouvoir de contraindre et de punir. |
Cerisier |
son nom vient de Cerasus, ville d'Asie mineure. |
Châtaignier |
la châtaigne était le "gland de Zeus". |
Chêne |
arbre de Zeus-Jupiter, dieu du tonnerre. Couronnes de chêne pour les guerriers valeureux. |
Cognassier |
son nom vient de La Canée (ville de Grèce) ; son fruit est astringent. |
Cyprès |
un chasseur nommé Cyparisse, ami d'Apollon, tua sa biche par erreur. De chagrin, il se métamorphosa en cyprès : dés lors, les cyprès veillent sur les morts. Ils sont consacrés à Hadès, dieu des morts. De leur bois, on faisait les cercueils des guerriers morts pour la Patrie. Le bois de cyprès, imputrescible, est utilisé en charpente de temples. La flèche d'éros était aussi en cyprès. La tradition recommandait de planter un cyprès à la naissance d'une fille ; à son mariage, l'arbre est abattu et exploité. |
Epicéa |
dédié à Artémis, déesse de la Lune et de la vie sauvage, protectrice des femmes qu'elle assiste aux accouchements : l'épicéa est l'arbre de la naissance (tradition reprise avec l'arbre de Noël). |
Erable |
dédié à Phobos, dieu de l'épouvante. |
Figuier |
arbre de Dyonisos, Priape, dieu de la fécondité. |
Frêne |
arbre de Poséïdon, dieu de la mer et des séismes. |
Houx |
arbre de la Vie, parce qu'il mûrit en hiver, mais ses baies sont très toxiques (elles contiennent de la théobromine). |
Laurier |
arbre d'Apollon. Le demi-dieu s'éprend de la nymphe Daphné, qui lui échappe en se transformant en laurier. Le nom grec du laurier est daphne. Aux Jeux pythiques, à Delphes (en souvenir du serpent Python qu'Apollon terrassa), les vainqueurs recevaient une couronne de laurier. |
Myrte |
arbre d'Aphrodite. Ses baies sont appréciées par les buveurs qui leur attribuent le pouvoir de retarder l'ivresse. Les Grecs craignaient que l'ivresse ne rendit fou à vie. |
Olivier |
arbre d'Athéna (qui remporta le concours sur Poséidon en offrant cet arbre à la ville d'Athènes) et symbole de chasteté. Héraclès en a planté à Olympie et utilisait une massue en olivier. Aux Jeux olympiques (à Olympie, donc), on décernait des couronnes de branches d'olivier à défaut de médailles. |
Orme |
arbre d'Oneiros, dieu des songes et de la nuit, fils d'Hypnos, dieu du sommeil, lui-même frère de Thanatos, le trépas. Dédié également à Hermès. Les fruits ailés accompagnaient les âmes des défunts devant le juge suprême. |
Pin |
arbre de Poséidon (il pousse en bord de mer). La nymphe Pithys, convoitée par Pan, lui échappa en se métamorphosant en Pin noir. Aux Jeux isthmiques (Corinthe), les vainqueurs reçoivent une couronne de pin. Son bois sert aux bateaux de commerce. De la résine, on extrait soit le calfat pour étanche les coques de bateaux, soit un additif qui conserve les vins tout en les aromatisant. |
Peuplier blanc |
la nymphe Leuké, convoitée par Hadès, lui échappa en se métamorphosant en Peuplier blanc qui est devenu l'arbre de la résurrection. |
Platane |
symbole de la régénération (l'écorce se régénère, par plaques, comme la peau du serpent). Il servit à construire le cheval de Troie. |
Pommier |
arbre solaire (forme du fruit) ; fruit de l'immortalité ; Pomone est la déesse des fruits. Héraclès chercha des pommes au Jardin des Hespérides. |
Saule |
arbre dédié à Hécate, gardienne des Enfers. |
Sureau |
ses baies sont une nourriture des dieux. |
Tilleul |
arbre de l'abondance. Sa naissance remonte à l'époque où la nymphe Philyie (ou Philyra) était harcelée par Cronos, le père de Zeus. Il essayait de la séduire, mais elle refusait les avances de ce dieu cruel. Un matin, elle était couchée sur la plage dans la chaleur du soleil, Cronos la viola. Mais tandis que sa femme s'approchait sur la plage, il préféra se transformer en étalon. A cause de cette substitution, l'enfant qui en résulta fut un centaure nommé Chiron, mi homme, mi cheval. Philyra avait tellement honte du monstre auquel elle avait donné naissance, qu'elle supplia les dieux de ne plus devoir continuer à vivre sous la forme d'un être humain. Et les dieux l'éxaucèrent en la transformant en un magnifique tilleul. |
Des mythes similaires existent chez tous les peuples, Celtes, Germains...
Le chêne que les Romains associaient à Jupiter, dieu du tonnerre, était également assimilé au dieu de la foudre, Donar, chez les Germains.
Pour les Germains et les Scandinaves, le frêne est l'arbre fondateur, Yggdrasil ; il supporte la voûte céleste et prend racine dans la Sagesse. Les slaves attribuent au même frêne le pouvoir de repousser les serpents : on peut se reposer à son ombre sans crainte. Certaines croyances ont perduré jusqu'à nos jours : par exemple, toucher du bois de la main droite préserve du mauvais sort.
Les forêts, parce qu'elles abritaient des loups, et occasionnellement les marginaux, les "Robin des Bois" ou les hors-la-loi, ont toujours fait peur. Elles hantent l'imaginaire public et hébergent les lutins et les fées des contes. Les Druides y réalisaient leurs cérémonies, et, plus proche de nous, la religion a repris cette vénération des arbres remarquables.
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