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Maurice GENEVOIX (1890 - 1980)

Maurice Genevoix, né à Decize (Nièvre) le 29 novembre 1890 au bord de la Loire, gardera sa vie durant, une passion presque charnelle pour ce fleuve qui va largement imprégner son oeuvre.

La Sologne, dont il apercevait la ligne bleutée de sa maison des Vernelles (Loiret), constituait l'autre royaume où son imagination s'en allait, maintes fois, divaguer.
Son personnage de Raboliot qui lui valut le prix Goncourt en 1925 est devenu indissociable de cette région boisée, mystérieuse et encore préservée...

Sa vie
Son père, Gabriel Genevoix, rencontre en 1889 Camille Balichon, fille d'un épicier en gros de Châteauneuf-sur-Loire.
En 1891, ses parents s'y installent pour reprendre une affaire familiale, un « magasin » réunissant une épicerie et une mercerie.
Son frère René, qui deviendra médecin, naît en 1893.
Alors qu'il n'a que douze ans, sa mère meurt (le 14 mars 1903) d'une attaque d'éclampsie. De cette perte, il gardera une déchirure qui transparaîtra dans plusieurs romans, comme "Fatou Cissé" ou "Un Jour".

Reçu premier du canton au certificat d'études, il devient interne au lycée Pothier à Orléans (Loiret).
Puis il entre pensionnaire au lycée Lakanal à Sceaux (92), où il est khagneux durant trois années (1908 - 1911) avant d'être admis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (Paris).
Ses études supérieures ne sont pas moins brillantes, le destinant à une voie d'universitaire et d'enseignant toute tracée puisque en sort Major en 1911.

Ce sera La Grande Guerre qui va interrompre brusquement ce parcours.
Mobilisé en 1914 comme sous-lieutenant au 106e RI, Maurice Genevoix est très grièvement blessé le 25 avril 1915 aux Eparges (Meuse) par trois balles ; il est évacué vers les hôpitaux de l'arrière.
Après avoir été soigné à Bourges (Cher), il termine sa convalescence à Châteauneuf-sur-Loire, où il commence la rédaction de ses mémoires de guerre.
Démobilisé en novembre 1918, il va tirer de l'épreuve terrible que fut la guerre des tranchées la matière de plusieurs ouvrages : Sous Verdun (1916), Nuits de guerre (1917), Au seuil des guitounes (1918), La Boue (1921), Les Éparges (1923) : ces volumes de souvenirs sont rassemblés dans "Ceux de quatorze".


Maurice Genevoix s'installe plusieurs semaines à Brinon-sur-Sauldre (Cher), où il va écrire Raboliot, prix Goncourt 1925, qui exalte la vie libre d'un braconnier de Sologne.
Il retourne ensuite à sa chère Loire, "aux Vernelles" à St-Denis-de-L'Hôtel (Loiret) en 1928.


Son oeuvre va ensuite bifurquer pour devenir plus régionaliste.
Observateur de la nature et des gens du terroir, fasciné par les paysages de Sologne, il traduit dans ses romans ses émerveillements champestres ; cependant, son image de romancier naturaliste est réductrice, car Maurice Genevoix est d'abord un profond humaniste.

Une part de son oeuvre est consacrée aux animaux, qu'il affectionnait particulièrement.

Elu à l'Académie française en 1946, il en sera secrétaire perpétuel de 1958 à 1973, tout en consacrant une partie de son temps à voyager (Canada en 1945, Afrique noire, Afrique blanche en 1949).

Il finit sa vie le 8 septembre 1980 à Alicante (Espagne).


Son oeuvre
- 1916-1923 : les cinq volumes de "Ceux de 14",
- 1922 : Rémi des Rauches,
- 1925 : Parallèlement, Maurice Genevoix écrit ses premiers romans, dont Raboliot qui obtient le prix Goncourt la même année (l'action se déroule en Sologne, région que l'auteur connaît parfaitement, jusque dans le langage de ses habitants ; il raconte l'histoire d'un braconnier en butte à un petit monde de privilégiés qui, au nom de la loi, traquent en lui un homme libre),
- 1926 : La Boîte à pêche, encore un roman qui a pour cadre le Val de Loire,
- 1931 : Rroû,
- 1936 : Le Jardin dans l'île,
- 1938 : La Dernière Harde,
- 1962 : La Loire, Agnès et les garçons,
- 1969-1971 : Bestiaires ("Tendre bestiaire" et le "Bestiaire enchanté").

Maison de Maurice Genevoix
Ouverte toute l'année, le samedi et le dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Visite pour les groupes sur réservation à la mairie.
45550 - St-Denis-de-l'Hôtel
Tél : 02 38 46 83 40

Maurice Genevoix au Panthéon
Après avoir honoré l'ancienne déportée et femme politique Simone Veil, Emmanuel Macron a indiqué en novembre 2018, lors du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, son souhait de transférer les cendres de Maurice Genevoix au Panthéon, pour symboliser son intention d'y faire entrer la Grande Guerre et ses combattants.
Il a cité le lieutenant écrivain Maurice Genevoix, mais aussi, à titre collectif, «ceux de 14» : les Français civils et militaires engagés dans la Grande Guerre, qui ont donné son titre au recueil emblématique de l'écrivain.
Par un décret, publié le 26 juillet 2019, ce fut acté, mais curieusement, reporté à l'année suivante ; pour justifier cette décision, l'Élysée a expliqué vouloir « adosser ce transfert au centenaire de l'inhumation du Soldat Inconnu », sous l'Arc de Triomphe.
L'entrée au Panthéon de l'écrivain que réclame la famille de Maurice Genevoix depuis plus de dix ans, ne serait pas accompagnée d'un transfert de ses cendres, qui resteront au cimetière de Passy, à Paris.
Quant à la panthéonisation de "ceux de 14", «à titre collectif», ce serait une première.


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