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Notre chroniqueuse vous parle de ses coups de coeur littéraires... et vous présente son actualité de l'édition.

Prix Goncourt 2008

« Dans la mythologie perse, Syngué Sabour est une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses misères. La pierre écoute, jusqu'au jour où elle éclate. Ce jour-là on est délivré.»

Pour la femme afghane, cette pierre magique est son mari gisant, un guerrier paralysé, par une balle perdue.
La femme passe tout son temps à son chevet, et persuadée qu'il va mourir elle lui raconte.
Elle lui crache au visage la haine de sa condition de femme musulmane, elle l'insulte, lui dévoile tous ses secrets, tout ce qu'elle n'a jamais osé avoué à personne, surtout pas à son mari.
Tout d'abord son mariage à 17 ans avec sa photo en remplacement de sa présence, les frères de celui-ci qui la désiraient, et qui auraient bien voulu le voir mort.
Elle lui reproche ses faiblesse lors de leurs rapports amoureux, son comportement violent envers elle, qu'elle l'a trompé avec un jeune soldat pendant qu'il gisait là, sur le matelas, et enfin la pire des choses qu'une femme musulmane puisse dévoiler à son époux.
A la fin de ses confidences, la pierre éclate, elle est délivrée.
« il me rend folle, il me rend faible, il me pousse à parler, à avouer mes fautes, mes erreurs. »
« oui, toi tu es ma Sungué Sabour ».
Un récit oppressant, confidences impudiques, pleines d'émotion.
Cela débute très lentement, allant crescendo, de plus en plus fort, intense dans les sentiments que ressent la femme.
Tout doucement, avec beaucoup de patience ; d'ailleurs Syngué Sabour n'est-elle pas la pierre de patience ?
Un livre d'une force incroyable, époustouflant que l'on ne pas quitter.
L'auteur, écrivain afghan, écrit cet ouvrage au féminin en dévoilant la condition de la femme musulmane ; pari tenu, c'est un CHEF D'OEUVRE qui méritait bien sa récompense.
A livre abosolument.