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Notre chroniqueuse vous parle de ses coups de coeur littéraires... et vous présente son actualité de l'édition.

L'action se situe à partir de 1828 dans le Sud des Etats-Unis.
Manon, épouse d'un planteur de canne à sucre désargenté, est une femme bafouée.
Sa vie triste et monotone se partage entre son époux qu'elle déteste et Sarah.
Sarah est esclave à la plantation ; la tante de Manon la lui a offerte en cadeau de mariage.
Mais Sarah a l'unique et immense avantage de donner des enfants au maître. Ce que ne peut faire Manon tant elle éprouve de mépris pour son mari.
Sarah a deux enfants, Walter un petit garçon sourd qui ne parle pas, et qui se conduit comme un petit animal, et Nell, une petite fille.
L'avantage de Sarah sur Manon est tel, que petit à petit elle s'installe dans la vie de sa maîtresse, et a une telle emprise sur elle, que l'on finit par ne plus savoir qui est la maîtresse ou l'esclave.
Cet ouvrage ne ressemble en rien aux grandes fresques géorgiennes avec crinolines et champs de coton.
Il dépeint par petites touches les relations de ces deux femmes dont les rapports de force sont d'une violence morale inouïe.
Tout se joue dans les regards, les paroles. Qui des deux sera la plus blessante ou la plus blessée.
Il y a des tortures morales qui sont de loin les plus difficiles et les plus longues à cicatriser.
L'écriture est très dépouillée, ce qui rend l'atmosphère de cet ouvrage encore plus envoûtante.