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Notre chroniqueuse vous parle de ses coups de coeur littéraires... et vous présente son actualité de l'édition.

Cet ouvrage retrace la vie d'une famille russe, les Karol, contraints à l'exil après la révolution d'octobre.
Il s'agit d'un huis-clos familial dont le personnage principal est Hélène ; nous la suivons depuis son enfance jusqu'à sa majorité.
Hélène est délaissée par ses parents, un père faible, et une mère grande bourgeoise, que sa fille encombre plus qu'autre chose ; d'ailleurs Hélène la hait.
Nous retrouvons là, comme dans Le Bal du même auteur, les rapports très conflictuels qui existent entre la mère, froide et dure, et sa fille qui regarde, examine et juge ses parents et notamment sa mère Bella, de son oeil implacable, comme savent le faire les enfants envers les adultes.
Contraints de quitter la Russie, les Karol fuient en Finlande, puis en France où Boris, le père, dilapide petit à petit la fortune de la famille.
Bella continue de ne vivre que pour elle et ses amants, notamment le trop jeune Max qui deviendra plus tard le jouet de la vengeance d'Hélène envers sa mère ; cette dernière finira seule dans une totale déchéance.
Description de la grande bourgeoisie de l'ancienne Russie, ces personnages qui tentent de survivre malgré leur exil, leur déracinement, la solitude d'Hélène abandonnée de tous.
L'ambiance est oppressante, irrespirable pour ces gens qui ont soif de liberté, et malgré certaines lenteurs dans ce récit, on a envie de connaître le sort de cette jeune fille mal-aimée qui, à force de volonté, se libèrera du carcan familial.
Irène Némirovsky fait preuve encore une fois de son grand talent par ce récit très largement autobiographique.