« Je ne suis pas tombée ce matin-là. Je me fais aussi petite que je peux, accroupie, genoux remontés, par terre, à la tête du lit. Je sors mon précieux carnet, le minuscule crayon, la médaille d'or coincée entre les feuillets, tout près de la reliure. »
Voici ce que garde précieusement Sidonie, la médaille de sa mère et le carnet où elle notera ce qu'est devenue sa vie dans les camps de concentration, pour ne pas oublier ; tout ce qu'elle a pu conserver sur elle, en cachette de ses bourreaux, et de ses compagnes dans une vie où tout se monaye, et où la délation est omniprésente.
Bordeaux en 1943, Sidonie jeune martiniquaise habite chez les Dubreuil avec ses deux enfants Nicaise et Désiré.
Les Dubreuil sont Juifs, mais Sidonie est embarquée avec eux (et ses enfants) dans une rafle, et part pour Auschwitz.
Là commence une vie absolument effroyable.
Elle sera séparée de son fils emmené chez les hommes, quant à Nicaise elle succombera à la faim et la fatigue.
Sidonie affrontera, la puanteur, et la peur dans les trains qui l'emmèneront dans divers camps où elle connaîtra l'horreur, la faim, la mort, jusqu'à la limite de la folie.
Elle survivra grâce à l'amitié de Suzanne et d'Agénor, un dieu qu'elle invente mais qui sera pour elle un précieux soutien moral, son confident, celui à qui elle peut parler sans craindre les punitions, les coups.
Elle évoque ses ancêtres esclaves qui ont subi durant des siècles l'oppression, l'humiliation, et elle, si fière de ne pas avoir connu cela, se battra et se rebellera comme eux pour résister aux horreurs qu'elle est en train de vivre.
Son récit prend fin à Ravensbrück, le dernier camp, le camp de la mort.
Peu d'ouvrages nous parlent de la déportation des Noirs ; l'auteur nous apporte là un récit plein d 'amour et d'espoir.
L'ETOILE NOIRE est le premier roman de Michèle Maillet et a reçu le prix Bernard-Lecache de la Licra. |
Titre L'Etoile Noire
Auteur
Michèle MAILLET Edition
Julliard
Année
1994 Notation
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