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Notre chroniqueur vous parle de son actualité de l'édition.

Gabriel Gradère, fils du métayer des riches propriétaires Péloueyre, a maintenant la cinquantaine ; il entame la rédaction d’une confession qu’il destine à l’abbé Forcas du village de Liogeats en Gironde, où il a vécu sa jeunesse.
Une confession dans laquelle il n’épargne personne, pas même lui-même. Il y relate les faits marquants de sa vie, et ses choix, peu reluisants.
Si son enfance a été heureuse, il s'est en effet vite mis à explorer son côté obscur, tout d'abord par jeu, puis par addiction en se rendant compte de sa capacité à manipuler et tromper son entourage et du plaisir qu'il en tirait.
Aujourd’hui, veuf d’Adila qu'il n'aimait pas, ruiné, il vivote à Paris dans un petit logement sordide, seul, harcelé par une Aline qu’il l'a un temps aidé, mais le tient maintenant sous son emprise en le faisant chanter et dont il veut se débarasser.
Il décide de revenir à Liogeats pour régler certaines affaires et marier son fils Andrès à Catherine, la fille de sa cousine par alliance Mathilde, (la cousine d’Adila) qu’il a jadis aimée).
Il y retrouve les lieux de son enfance, mais aussi ce « cimetière de vivants préfigurant celui où ils finiront par se rejoindre tous, les bourreaux et leur victime, à l’entrée du village. » Comme toujours chez Mauriac, les situations s'enveniment crescendo entre révolte, résignation et cynisme pour converger vers le malheur de tous.

Un roman puissant évoquant, avec le talent que nous connaissons à l'auteur, la conjugaison complexe de la noirceur et de la fragilité des âmes...

Lecture à éviter, cependant, pour les dépressifs.