« J'ai décidé hier après-midi de tuer ma fille. A 80 ans, cela ne va pas être facile. D'autant plus que je me déplace en fauteuil roulant. » ainsi débute cet ouvrage.
Eléonore, 80 ans était une pianiste mondialement connue, elle a eu une vie bien remplie, trois maris et pas mal d'amants ; mais à la suite d'un accident vasculaire cérébral elle s'est retrouvée muette et paralysée dans un fauteuil roulant.
Ne pouvant vivre seule, sa fille Elisabeth (toutes les deux se vouent une haine féroce) s'est installée chez elle avec son mari (petit directeur d'agence bancaire sans envergure, bedonnant) et sa fille (petite pimbêche sans intérêt). Pour completer ce tableau de famille ajoutons Léonie, servante fidèle au service de Eléonore.
Pour se venger d'avoir préféré son frère Brian à elle, et de l'avoir laissée de côté pour se consacrer à sa carrière, Elisabeth s'ingénue à enterrer sa mère vivante. La laisser seule dans une pièce ou la tenir enfermée dans sa chambre, oublier son indispensable somnifère, tous les coups sont permis, les humiliations, etc. Eléonore vit un enfer.
Mais, ne pouvant ni bouger ni parler elle supporte ces sévices avec un oeil haineux sur cette petite famille, d'autant plus qu'Elisabeth ne se gêne pas pour clamer qu'elle attend la mort de sa mère pour toucher l'héritage.
Aussi, elle fait tout pour faire craquer sa fille ; des petits riens qui lui pourrissent la vie, comme par exemple baver sur un chemisier tout propre changé il y a une heure, vomir pour la troisième fois consécutive, cogner les tibias de sa fille avec les roues de son fauteuil, c'est un duel permanent.
Mais, contrairement à Elisabeth, Eléonore tient bon, grâce à une force de caractère considérable, et aussi à ses amis (elle aura à son âge un nouvel amant - Antoine- ce qui augmente la jalousie de sa fille délaissée par son mari), et surtout à Charlotte, jeune fille qui est engagée pour remplacer Léonie qui est décédée.
Un jour Eléonore demande à Antoine de l'aider à tuer Elisabeth, cette dernière ayant essayé de l'étouffer avec un oreiller.
Antoine, ancien pharmacien, n'aura aucun problème pour se procurer le poison nécessaire. Il refuse. Mais le jour de ses 81 ans, son gendre organise une petite fête en son honneur ; sa fille dépitée ne veut pas participer à la fête.
On retrouvera cette dernière, le lendemain matin, à demi enfouie dans le frigo, le nez dans un délicieux petit gâteau au gingembre ; son gâteau favori...
Vous avez vu Tatie Danièle ! Ce n'est rien à côté de Happy Birthday Grand-Mère.
La haine est présente du début à la fin, et dans ce livre, même si on a envie de sourire face à certaines situations, on ressent la souffrance et le chagrin de la mère et de la fille ; la jalousie d'Elisabeth, et la souffrance de cette femme qui connût une vie fastueuse, et merveilleuse, et qui maintenant ne représente plus rien aux yeux de sa famille, qu'un « capital » ; alors elle pleure en cachette, en se jurant qu'elle aura le dernier mot. |
Titre Happy Birthday Grand-Mère...
Auteur
Valérie SAUBADE
Edition
Anne Carrière
Année
1999
réédité chez Folio Pocket
Notation
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