Titre du prologue « La Mort de la pharaonne »
Ce titre vous donne une idée de ce qu'a été Eva Peron dite Evita.
Eva Maria Duarte naît le 7 mai 1919 ; issue d'une famille très pauvre.
Elle est le fruit d'un adultère et souffrira toute sa vie de sa bâtardise.
Cela lui donnera la rage qui l'animera jusqu'à la fin de ses jours.
Adolescente elle joue dans de petites pièces de théâtre, puis au cinéma.
Cela lui va très bien, car Evita adore la représentation ; le « théâtral » est sa seconde nature.
Elle affiche très jeune sa mégalomanie.
Malgré cela elle ne réussira pas sa carrière de comédienne, et elle deviendra speakrine sur une chaîne de radio.
C'est à cette époque qu'elle rencontre Peron (de 24 ans son aîné), qui deviendra Président de l'Argentine.
Elle anime avec passion une émission « Vers un avenir meilleur », consacrée exclusivement au dialogue avec le peuple, et joue là totalement son rôle de « pasionaria ».
L'émission a un énorme succès et dure de plus en plus longtemps sur les ondes ; on ne l'écoute plus, mais on écoute Evita. C'est le début de sa gloire, de son triomphe de sa revanche sur ses origines.
Par contre elle est détestée par les « grands d'Argentine », qui trouvent en elle une fille du peuple, et qui de plus est grossière, sans éducation (il est vrai qu'Evita ne mâche pas ses mots, pouvant traiter par exemple un ministre ou autre personnalité de « fils de pute » ou autre joli nom !).
Pour mieux régner elle contrôle plusieurs journaux, chaînes de radio, écoles de cadres, etc.
« Eva Peron décide, juge, sanctionne, récompense ou punit » ; rien ne l'arrête, et dans tous ses actes on retrouve une soif de justice en paiement des humiliations qu'elle a subies dans sa jeunesse.
Lors de ses voyages officiels elle ne se déplace qu'avec un minimum de 30 personnes qui sont à sa disposition nuit et jour ; elle dépense des sommes considérables.
Sa garde-robe ne compte pas moins de 1000 robes, elle accumule 1653 diamants, 65 kg d'or.
Le peuple argentin est fier de cette « madone » et lui pardonne tout ; il faut dire qu'Evita n'hésite pas à faire don d'une ou de plusieurs de ses bagues qui recouvrent ses doigts lors de bains de foule, ou même à embrasser des lèpreux, des galeux ou tuberculeux. Elle dit aux humbles que ce luxe n'est pas l'apanage des riches - un moyen pour former les futures troupes qui serviront sa haine du riche.
Grâce à elle l'Argentine voit s'ouvrir de nouveaux hôpitaux, logement ouvriers, maisons de retraite luxueuses, crêches, etc. ; le 23 septembre 1947, les femme obtiennent le droit de vote.
Elle écrit un livre « La raison de ma vie » dont la lecture est obligatoire dans les écoles et universités.
Elle représente la réussite et est l'incarnation parfaite du mythe de Cendrillon ; mais, le 9 janvier 1950, les médecins détectent un cancer de l'utérus ; Evita refuse de se soigner ; ne bénéficie-t-elle pas de la protection divine ?
sa maladie prend de plus en plus de place dans sa vie, et les douleurs deviennent atroces.
Evita se retire de la scène petit à petit.
Le 25 juillet 1952 « Eva se va » - Eva s'en va.
Ce livre qui fait preuve d'une documentation énorme, nous fait aimer ou détester cette femme au destin exceptionnel, un personnage hors du commun qui ne peut en aucun cas nous laisser indifférent.
Une biographie à lire absolument.
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Titre
Evita
Auteur
David LELAIT-HELO
Edition
Petite bibliothèque Payot
Année
1997
réédité en 2005 chez Rivages.
Notation
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